Le trafic de marchandises illicites -y compris la drogue- est un phénomène international qui a un impact dévastateur sur le développement social et économique ainsi que sur la santé publique. L’axe transatlantique, qui s’étend de l’Amérique latine via les Caraïbes et l’Afrique de l’Ouest jusqu’à l’Europe, est une route majeure pour ces flux illicites. Orchestré par des groupes criminels transnationaux opérant sur plusieurs continents et souvent impliqués dans d’autres activités criminelles (ex. : enlèvements, blanchiment d’argent, etc.), le trafic illicite de marchandises est une source d’instabilité, qui fragilise la gouvernance et met en danger la transition post-conflit.
La majeure partie des marchandises illicites est transportée par mer, principalement dissimulée parmi les cargaisons légitimes dans des conteneurs ou sur des cargos, ainsi que sur des bateaux de pêche et des yachts. Des contrôles portuaires inadéquats et une faiblesse institutionnelle générale facilitent les activités criminelles et permettent l’intersection de flux illicites reliant les ports d’Amérique du Sud aux ports d’Afrique et d’Europe qui favorisent le réseautage criminel. Cette flexibilité du trafic maritime transatlantique est une raison fondamentale pour laquelle il est nécessaire de cibler les routes de trafic transrégionales entre l’Amérique latine, les Caraïbes, l’Afrique de l’Ouest et l’Europe de manière cohérente, cohérente et simultanée. En réponse, dans le cadre du Programme des Flux Illicites Globaux (GIFP), SEACOP V travaille avec les autorités compétentes dans ces régions, en étroite coopération avec les agences de l’UE luttant contre la criminalité transnationale et assurant la sécurité des frontières.
Le 1er mai 2021, la cinquième phase de SEACOP a été officiellement lancée, dans le cadre d’un consortium mené par Expertise France en partenariat avec la FIIAPP. S’appuyant sur les acquis des quatre phases précédentes, SEACOP V a une vision ambitieuse pour ses 30 mois de mise en œuvre, qui comprend un champ d’action plus complet, le développement de nouveaux partenariats avec des acteurs locaux et régionaux et l’intégration de plusieurs nouveaux pays dans ses zones cibles.
Sous l’égide du Programme sur les flux illicites mondiaux de l’Union européenne, SEACOP V travaillera vers trois objectifs spécifiques:
► Renforcer l’efficacité du réseau de renseignement maritime et de contrôle maritime/fluvial SEACOP, géographiquement et techniquement
► Intégrer durablement les connaissances et savoir-faire sur les menaces et les interdictions maritimes émanant des routes transatlantiques de trafic illicite dans les curricula nationaux et régionaux
► Améliorer la coopération et le partage d’informations aux niveaux national, régional et transrégional, y compris avec les agences des affaires intérieures de l’UE.
SEACOP V est mis en œuvre avec le soutien de CIVIPOL (France), Policia Judiciaria (Portugal), United Kingdom Border Force – UKBF (UK), French Customs- DGDDI (France), Direction de la coopération de sécurité et de défense – DCSD (France), Maritime Centre d’analyse et d’opération – Narcotiques – MAOC(N), National Crime Agency – NCA (UK) et l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes – FRONTEX.