Le crime organisé pose des défis croissants à travers l’Afrique, comme l’a récemment révélé l’indice ENACT du crime organisé pour l’Afrique 2023. Lors du lancement de l’indice le 24 novembre 2023, l’ambassadeur adjoint de l’Union européenne au Kenya, Ondrej Simek, a mentionné les marchés illicites persistants en Afrique, tels que la traite des êtres humains, la cocaïne et les flux financiers illicites, comme étant des préoccupations majeures. L’engagement de l’UE à collaborer avec les États africains pour lutter contre la criminalité transnationale est en effet une priorité du plan d’action UE-Afrique, et les questions complexes liées à la criminalité organisée doivent être traitées de toute urgence par des efforts concertés, a souligné M. Simek.
L’indice ENACT sur la criminalité organisée est de plus en plus un outil fondamental pour l’élaboration des politiques, permettant aux chercheurs, aux décideurs politiques et aux praticiens de prendre des décisions bien informées, comme l’a souligné Paul-Simon Handy de l’Institut d’études de sécurité. L’indice fournit également des informations globales sur les réseaux criminels, ce qui est essentiel pour comprendre les menaces et élaborer des mesures efficaces, comme l’a indiqué Elizabeth Julio Domingues d’INTERPOL.
L’indice présente trois aspects essentiels, que Mark Shaw, de l’Initiative Globale contre la Criminalité Organisée Transnationale, a soulignés : le rôle de démystification de la criminalité organisée, le recours à des méthodologies rigoureuses et l’importance de l’indice en tant qu’outil pour les secteurs de la sécurité et de la politique dans l’identification des priorités. Les six principales conclusions de l’indice présentent une réalité préoccupante : l’augmentation des activités criminelles, l’insuffisance des efforts de résilience, l’impact des conflits, les valeurs démocratiques en réaction, le rétrécissement de l’espace de la société civile et les défis uniques auxquels l’Afrique est confrontée.
Pour relever les défis multiformes de la montée en puissance de la criminalité organisée en Afrique, il faut que les organisations internationales, les gouvernements et la société civile collaborent – le lancement du rapport a été l’occasion de lancer un appel à l’action unifiée. Les conclusions de l’index soulignent la nécessité d’élaborer des stratégies adaptées, de prendre des décisions en connaissance de cause et d’avoir une compréhension globale de l’évolution de la dynamique de la criminalité et de la résilience sur le continent. Alors que les parties prenantes naviguent dans ce paysage complexe, l’événement a mis en évidence la nécessité de travailler ensemble pour endiguer la menace croissante de la criminalité organisée en Afrique.