Une opération de police internationale en Afrique de l’Ouest et du Centre coordonnée par INTERPOL a permis d’identifier et de démanteler 14 réseaux de criminalité organisée.
L’opération Trigger VIII, menée du 13 au 19 juin, visait le trafic illicite et la prolifération des armes à feu en Afrique de l’Ouest et du Centre. 521 agents ont été déployés dans huit pays : Burkina Faso, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo et Tchad.
Dans le cadre de cette opération, 480 armes à feu et 5 567 munitions ont été récupérées, 45 enquêtes pour détention illégale et trafic d’armes ont été ouvertes, et deux réseaux de trafic d’armes à feu ont été démantelés.
Le trafic d’armes à feu est une menace transfrontalière qui n’existe pas en isolément et qui a des liens avec d’autres formes de crime organisé, alimentant et finançant des groupes armés et le terrorisme. En conséquence, les autorités ont ouvert plus de 85 enquêtes sur les liens entre le trafic d’armes à feu, la criminalité organisée transnationale et le financement du terrorisme.
Au total, 14 réseaux criminels ont été démantelés, qui se livraient aux activités suivantes : trafic d’armes à feu et de stupéfiants, trafic de migrants, vols à main armée, recel de véhicules volés. Cela met en évidence la convergence continue entre différentes formes de criminalité.
Les autorités ont récupéré plus de 45 tonnes de marchandises illicites, dont : 40 tonnes d’ailerons de requin ; 818 kg d’ivoire ; 1 337 kg de drogues ; et plus de trois tonnes de médicaments contrefaits. Des sites d’extraction illégale d’or ont également été fermés, avec la saisie de plus de 26 kg d’or extrait illicitement et de 170 kg d’explosifs.
L’opération TRIGGER VIII a donc réussi à perturber le flux d’armes à feu et d’autres types de marchandises illicites servant à financer des activités criminelles et terroristes en Afrique de l’Ouest eu du Centre
Modèle opérationnel INTERPOL TRIGGER
Mis au point par le Programme INTERPOL sur les armes à feu, le modèle opérationnel TRIGGER a joué un rôle déterminant dans le succès de cette opération. Selon ce modèle, la coopération entre les forces de l’ordre et les militaires de différents pays est nécessaire pour mener des actions coordonnées et simultanées.
INTERPOL a mené une préparation d’un an comprenant des campagnes de sensibilisation et des activités de renforcement des capacités avec les pays participants. Diverses campagnes de sensibilisation et activités de formation nationales ont eu lieu, portant notamment sur les protocoles INTERPOL, la gestion des enquêtes judiciaires et le traçage des armes à feu par le biais du système iARMS. Ces formations ont facilité la mise en œuvre d’approches d’enquête proactives.
Des points focaux spécialisés dans les armes à feu ont été établis au sein de toutes les forces armées, mais aussi au niveau de la justice. Il y a donc eu un partage efficace des renseignements opérationnels, ce qui a conduit à des plans opérationnels solides et à la poursuite de toutes les affaires. En reliant la chaîne institutionnelle des acteurs, les réseaux criminels internationaux ont pu être démantelés.
L’opération Trigger VIII a été soutenue par l’Union européenne à travers le projet DISRUPT.