Le 20 juin 2024, ENACT a organisé un webinaire pour discuter de l’entraide judiciaire (MLA) en Afrique en tant qu’outil clé pour la coopération internationale formelle, à la suite de la publication de leur rapport “Évaluer l’efficacité de l’entraide judiciaire et de l’extradition en Afrique.” L’événement était modéré par l’avocat Vusumzi Pikoli et a présenté les idées de divers intervenants, dont l’auteur du rapport Charles Goredema.
Olwethu Majola, chercheur en doctorat à l’Université du Cap, a présenté les principales conclusions de son rapport “Mesurer le traitement : la CNUCT en Afrique, la coopération internationale dans la lutte contre le crime organisé en Afrique”, révélant que malgré une ratification généralisée de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (CNUCT) à travers l’Afrique, les marchés criminels continuent de se développer. Les conclusions concernant l’impact de la CNUCT sur ces marchés étaient inconclusives, indiquant un manque de données suffisantes pour tirer des conclusions. De plus, les États membres de l’Union africaine (UA) et les organisations régionales telles que la CEDEAO, la CAE, l’IGAD et la SADC n’utilisent pas pleinement la CNUCT pour la coopération interrégionale, soulignant le besoin d’une plus grande responsabilité et transparence.
Charles Goredema a évalué l’efficacité de l’entraide judiciaire et de l’extradition en Afrique et a partagé les défis liés à l’entraide judiciaire tels que la corruption au sein des forces de l’ordre, des cadres institutionnels inadéquats, des contraintes de ressources et de mauvaises relations intergouvernementales, qui entravent tous une coopération internationale efficace contre le crime organisé. Il a abordé les principales questions affectant la capacité des États à coopérer à l’échelle internationale, soulignant la nécessité de structures bien financées et responsables.
Le principal conseiller juridique Daniel Bryan Magagula du ministère de la Justice d’Eswatini a souligné l’importance d’une coopération nationale solide, de canaux de communication efficaces entre les agences et de l’utilisation des réseaux informels pour plus d’agilité. Il a plaidé pour un consensus régional sur des outils spécifiques pour lutter contre le crime organisé et a souligné l’importance d’utiliser la CNUCT pour poursuivre les criminels.
Martin Ewi, coordinateur de l’observatoire régional d’ENACT, a ajouté que les défis politiques et la méfiance profonde entre les États ont entravé les efforts de l’Union africaine pour rédiger un accord d’entraide judiciaire efficace. La discussion a mis en lumière le besoin de données complètes, d’une coopération renforcée et de cadres institutionnels robustes pour progresser de manière significative dans la lutte contre le crime organisé transnational en Afrique, en mettant en œuvre la CNUCT et les divers instruments régionaux disponibles sur le continent pour compléter la Convention.
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