L’action ECO-SOLVE du GIFP a été dévoilée comme l’une des nouvelles initiatives d’action extérieure de l’UE pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages lors de l’événement parallèle “Data and Wildlife Crime” de l’Initiative globale contre la criminalité organisée (GI-TOC) en marge du 77e Comité Permanent du CITES à Genève, en Suisse, le 9 novembre 2023.
En 2022, la Commission européenne a chargé le GI-TOC d’analyser les réponses apportées par les gouvernements aux crimes contre l’environnement au cours des 15 dernières années et de fournir des recommandations de programmation pour l’utilisation des ressources de l’UE afin de s’attaquer à ce marché criminel. “Les forces de l’ordre et les législateurs se heurtent à l’insuffisance des données nécessaires à la détection, aux enquêtes et aux poursuites”, a souligné Agata Sobiech, chef d’équipe à la direction générale de l’environnement de l’Union européenne. La Commission européenne cherche à combler le manque de données par des actions telles qu’ECO-SOLVE, afin de perturber les flux environnementaux illégaux, en particulier dans le domaine digital.
Simone Haysom, responsable thématique de la criminalité environnementale au GI-TOC, a dévoilé le plan ambitieux du GI-TOC visant à mettre en place un système de surveillance mondial (GMS) axé sur le commerce illicite d’espèces sauvages en ligne, en utilisant des liaisons de données, l’OSINT et des approches d’apprentissage automatique dans le cadre d’ECO-SOLVE. Ce système permettrait à terme de renforcer les mesures d’application de la loi en soutenant les initiatives de renforcement des capacités et en encourageant la coopération internationale en matière de données.
Ramon Gonzáles Gallego, de la Guardia Civil espagnole, a mis en évidence la nature évolutive de la criminalité environnementale. Il a souligné l’importance du trafic d’espèces sauvages en ligne, en insistant sur la nécessité d’une cyberpatrouille permanente et d’une collaboration entre les services de police, les services de douane, les ONG et les entreprises technologiques. M. Gallego a souligné l’importance d’utiliser la méthodologie du cycle du renseignement pour surveiller efficacement ces marchés numériques.
Enfin, Sharada Balasubramanian, journaliste indépendante spécialisée dans l’environnement, a donné un aperçu des difficultés rencontrées pour obtenir des données précises dans le cadre de la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Elle a souligné le rôle des technologies innovantes telles que le système Hostility Activity Watch Kernel (HAWK) en Inde et la nécessité de passer de systèmes manuels à des solutions digitales. Mme Balasubramanian a souligné l’importance de la collaboration et du partage des données, du niveau local au niveau mondial, tout en mettant en garde contre le risque de stimuler involontairement la demande en partageant certains types de données, tels que les prix des produits illicites de la faune et de la flore sauvages.
Collectivement, les intervenants ont souligné l’urgence de s’attaquer à la criminalité en ligne liée aux espèces sauvages et le rôle essentiel que jouent la collaboration, la technologie et les stratégies fondées sur les données dans cette bataille aux multiples facettes. Aborder les complexités, les défis et les voies permettant de perturber efficacement les flux illicites d’espèces sauvages qui prospèrent dans le domaine digital reste un défi majeur. À mesure que des initiatives comme ECO-SOLVE gagnent du terrain, l’appel collectif en faveur d’efforts coordonnés et d’approches novatrices résonne plus fort, signalant un front uni contre cette menace environnementale critique.