Le 23 octobre 2024, ENACT, un projet financé par l’Union européenne à travers le Programme des Flux Illicites Globaux (GIFP), a organisé une discussion essentielle sur la manière dont l’Afrique australe aborde le trafic illégal de plantes ornementales et de reptiles. L’événement a réuni des experts pour examiner l’augmentation alarmante de ce marché illicite, notamment dans la région du Succulent Karoo en Afrique du Sud et au-delà. Les autorités de la région ont déjà saisi plus de 1,2 million de plantes récoltées illégalement, représentant 650 espèces, soulignant l’urgence de la situation.
Dominique Prinsloo, chef de projet chez TRAFFIC, a révélé que le commerce illicite de plantes sauvages, notamment les succulentes, bulbes et cycas, est alimenté par le grand public, des collectionneurs spécialisés et des commerçants. La demande concerne à la fois les marchés domestiques et internationaux, en particulier en Chine et au Japon. Les plateformes virtuelles comme Instagram, Facebook, WeChat, ainsi que des sites de commerce en ligne tels qu’eBay et Etsy facilitent ce commerce, rendant sa régulation plus complexe.
Le chef de l’Unité d’analyse criminelle d’INTERPOL au Malawi a expliqué comment la position géographique du pays, situé dans une zone critique de braconnage régional, en fait un point de départ, de transit et de distribution pour le trafic d’espèces sauvages. Il a souligné l’importance de réformes légales, de l’engagement communautaire, de la collaboration intersectorielle et du partage des renseignements régionaux pour lutter efficacement contre ce crime.
Carina Bruwer de l’Institut d’études de sécurité a mis en avant que la corruption et l’exploitation des chaînes d’approvisionnement légitimes sont des facteurs clés de ce marché. Melissa Castlemaine d’ECO-SOLVE a révélé qu’en Afrique du Sud et dans le monde, 78 % du commerce illégal d’espèces sauvages passe par les plateformes de réseaux sociaux, qui proposent une bien plus grande diversité d’espèces que les sites de commerce en ligne. L’événement a souligné la nécessité d’approches collaboratives et technologiques pour protéger la biodiversité et limiter l’impact environnemental du trafic en Afrique australe.