Le séminaire ENACT qui s’est tenu le 6 mars 2024 sur le commerce illicite des plantes succulentes en Afrique du Sud a permis de mieux comprendre la menace croissante qui pèse sur la biodiversité unique de ce pays. La représentante de l’Union européenne s’est inquiétée de la gravité du problème, soulignant que de nombreuses plantes succulentes vendues illégalement sont encore plus rares que les animaux en voie de disparition qui font souvent l’objet de discussions dans les forums sur la criminalité liée aux espèces sauvages. La biodiversité exclusive des plantes succulentes en Afrique du Sud est au bord de l’extinction en raison de l’essor du commerce illégal, qui pousse plusieurs espèces vers ce péril.
L’auteur du rapport intitulé “Growing, growing, gone : safeguarding SA’s illegally traded succulents” a souligné les trois principaux objectifs du rapport : fournir une vue d’ensemble du marché illégal des succulentes sud-africaines récoltées dans la nature, explorer la mise en œuvre pratique de la stratégie de réponse nationale et du plan d’action, et présenter les points de vue des parties prenantes sur l’optimisation de la stratégie. Le rapport, basé sur des entretiens avec 28 parties prenantes luttant activement contre le marché illégal des succulentes, se concentre principalement sur la région du Succulent Karoo, qui s’étend de l’Afrique du Sud à la Namibie.
Le rapport explique que l’essor du commerce illégal de succulentes, propulsé par les collectionneurs mondiaux, a entraîné une dévastation de l’environnement. Des espèces entières ont disparu à l’état sauvage et de nombreuses autres sont en voie de disparition. L’Afrique du Sud a réagi à cette menace imminente en élaborant une stratégie nationale globale, comprenant sept objectifs clés qui privilégient la collaboration entre la société civile et les autorités gouvernementales.
Les recommandations des parties prenantes recueillies par ENACT pour ce rapport soulignent le besoin urgent de ressources et de personnel, tant au niveau national que provincial, pour lutter efficacement contre ce marché illicite. Mettant l’accent sur une collaboration à long terme entre les différents services, les parties prenantes ont également souligné l’importance de mener davantage de recherches sur les aspects transnationaux et d’encourager la coopération internationale avec les pays impliqués dans ce commerce. En outre, la lutte contre la corruption présumée, l’alignement des cadres législatifs et l’amélioration de l’enseignement de la botanique en Afrique du Sud sont apparus comme des étapes essentielles pour démanteler ce marché.
Les intervenants ont apporté d’autres précisions sur la complexité et l’urgence de ce commerce illicite de plantes succulentes. L’un d’entre eux a souligné la demande de plantes ornementales, ce qui a incité son projet à se concentrer sur la surveillance en ligne, puisque la majorité de ces ventes se font en ligne. Les observations d’un autre orateur ont permis d’établir un lien entre la forte augmentation de la récolte illégale et des facteurs socio-économiques, la sécheresse sévère et les lockdowns exacerbant la pauvreté et poussant donc les habitants à trouver d’autres sources de revenus. Un troisième intervenant, qui s’est concentré sur le commerce plus large de la faune et de la flore, a noté que la demande de plantes succulentes était motivée par la chasse aux trophées et a souligné l’escalade des cas de récolte sauvage depuis 2019, appelant à une approche nuancée dans la lutte contre ce commerce illicite et, par extension, contre les organisations criminelles qui s’y livrent.
Le séminaire et le rapport ont souligné l’engagement de l’ENACT à lutter contre la criminalité transnationale organisée et son impact négatif sur la biodiversité et le développement durable en Afrique. Les résultats renforcent la nécessité d’une approche multipartite pour préserver la biodiversité unique des plantes succulentes dans la région.
Pour consulter l’intégralité du séminaire, visitez le site web de l’ENACT en cliquant ici.