Telle que définie dans la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, une livraison surveillée est une méthode d’enquête consistant à permettre à des colis ou cargaisons illicites (ou susceptibles de l’être) de passer par le territoire d’un ou plusieurs états d’expédition sous le contrôle des autorités compétentes de ces états en vue d’enquêter sur une infraction et d’identifier les personnes impliquées dans cette infraction. Cette méthode est particulièrement utile dans les cas de trafic de drogue illicite.

Exemples de cas de livraisons surveillées en 2019

Une livraison surveillée a été initiée en juin 2019 par la Cellule Aéroportuaire Anti-Trafics (CAAT) de l’aéroport international Ezeiza en collaboration avec le département argentin des douanes et d’agents d’application de la loi et juges en Argentine, en Espagne, au Portugal et au Cap Vert. Il en a résulté l’arrestation le 7 octobre 2019 du commanditaire de l’envoi d’un colis contenant 3,1 kg de cocaïne. La drogue interceptée, qui était dissimulée dans un cylindre en acier, a été remplacée avec un substitut non toxique par les autorités argentines, et le colis a poursuivi son chemin jusqu’au Cap Vert via l’Espagne et le Portugal. L’opération initiale a permis l’arrestation de deux suspects au Cap Vert, arrestation qui a par la suite conduit à l’arrestation du commanditaire.

Un autre exemple pouvant être mentionné est l’opération menée avec les autorités belges ayant signalé l’envoi suspect d’un cheval à bascule vers l’Argentine. Dans le cheval à bascule était dissimulée une large quantité de métamphétamines. Les autorités belges ont informé leurs homologues argentins et ont remplacé la drogue avec un substitut non toxique. Il en a résulté la fouille de trois maisons à Buenos Aires, l’arrestation de six suspects et la saisie de 48 kg de Kétamine.

 

Pourquoi est-ce important ?

Les cas présentés sont importants car ils soulignent les résultats positifs de la coopération et la coordination internationale, ainsi que l’importance d’établir des réseaux d’agents d’application de la loi soutenus par des systèmes de communication sécurisés afin de détecter, de communiquer et enfin de neutraliser les organisations criminelles envoyant et recevant les drogues. Ces exemples sont également représentatifs car ils montrent que les flux illicites de drogue ne sont pas à sens unique. Le premier cas a impliqué un envoi en provenance d’Amérique latine à destination de l’Europe via l’Afrique de ouest ; le second cas a impliqué un envoi en provenance d’Europe vers l’Amérique latine. Enfin, ces exemples soulignent que la cocaïne n’est pas la seule commodité sujette au trafic illicite.

Le réseau AIRCOP et la CAAT en Argentine

AIRCOP a été conçu pour établir et développer un réseau sécurisé de Cellules Aéroportuaires Anti-Trafics (CAATs) dédié au combat contre le trafic illicite par voie aérienne et contre le terrorisme. Aujourd’hui, 25 CAATs actives font partie du réseau global d’AIRCOP comprenant 40 aéroports et couvrant 35 pays. L’Argentine fait partie de ce réseau depuis 4 ans. La CAAT de l’aéroport international Ezeiza a été établie dans le cadre d’AIRCOP II et est opérationnelle depuis décembre 2016. La CAAT est composée de représentants des différentes agences d’application de la loi dont les mandats incluent le combat contre le trafic illicite et en particulier le trafic de drogue. La CAAT a également participé à des opérations internationales conjointement avec d’autres partenaires internationaux et d’autres CAATs.

L’Argentine est un partenaire de longue date du Programme de la Route de la Cocaïne, aujourd’hui renommé Programme des Flux Illicites Globaux, et a pris part à différentes initiatives sous ce programme telles que GAFILAT-EU, PRELAC et AMERIPOL-EU (ces initiatives sont à ce jour achevées). L’Argentine est également un partenaire du projet SEACOP.